Le samedi 25 janvier, le diocèse de Cahors a organisé une journée de formation dédiée à la prévention des abus. Près d’une trentaine de participants se sont rassemblés pour actualiser la charte de bientraitance et faciliter l’accès à la formation “Stop Abus”. Cette formation, mise en place par le diocèse de Paris, vise à renforcer la prévention et à accompagner les acteurs engagés en pastoral dans l’Église catholique. De plus, l’un des atouts majeurs de cette journée est la création d’un espace de parole bienveillant.
Un besoin de dialogue et de formation
Face à la difficulté d’aborder un sujet sensible et douloureux, et à la réticence de certains à se réunir pour mettre des mots clairs et justes sur les abus sexuels, le diocèse a voulu proposer un cadre propice à l’écoute et à la réflexion. Ainsi chacun pouvait y apporter son expérience, contribuant au développement d’une culture de l’humilité et de la vigilance commune.
Depuis la mise en lumière de ces abus, l’Église a fait de la nécessité de repenser la prévention une priorité. Elle a mis en place un programme structurant et interactif.
Monseigneur Laurent Camiade, évêque de Cahors, a ouvert cette journée, accompagné de sa déléguée à la lutte contre les abus (DEPLA) et des membres de la cellule d’accueil et d’écoute (CAE). Il a rappelé l’importance d’une Église engagée dans la prévention et le soutien aux victimes. Plusieurs thématiques ont été abordées :
- « Après le rapport de la CIASE, quel chemin parcouru dans notre Église ? »
- « La prévention dans d’autres diocèses, où en sommes-nous ? »
- « Journée mémorielle dans notre diocèse, quelle proposition possible à ce jour ? »
Prévenir les abus avec des actions concrètes
Dans la matinée, l’évêque, lui même, a présenté les recommandations déjà appliquées ou en cours de réalisation en France. Il a évoqué le celebret obligatoire pour tous les prêtres, diacres et évêques. Mgr Laurent Camiade a également parlé de la publication des Repères pour les confesseurs et de la mise en place de l’instance de réparation INNIR, unique en France. Il a rappelé certains chiffres d’abus : 100 sur 300, soit ⅓ des abus causés par des laïcs en mission. De plus, 30 % des abus sont commis par des mineurs sur d’autres mineurs, selon le rapport de la CIIVISE. Pour terminer, Monseigneur Laurent Camiade a partagé son expérience des abus en tant qu’évêque.
Puis, des groupes de parole et d’écoute de quatre à cinq personnes ont été constitués. Cette approche participative a permis des échanges constructifs et une meilleure assimilation des enjeux liés à la prévention des abus.
L’après-midi a été consacrée à des ateliers pratiques. Répartis en groupes de 4 à 5 personnes, les participants ont travaillé sur différentes approches. Un premier groupe a visionné des vidéos illustrant diverses situations afin de répondre à des questions guidées. Cet exercice s’est fait d’abord individuellement, puis collectivement, pour mieux apprendre. Un second groupe a analysé des études de cas pour approfondir leur formation.
Pour finir, Mgr Camiade a dirigé un dernier groupe qui a travaillé sur la journée mémorielle. Cette journée est conçue comme une reconnaissance des victimes et un outil de prévention. L’équipe dédiée à cette journée a élaboré une proposition concrète. Elle sera transmise à l’ensemble du clergé et mise en œuvre avec tout le peuple de Dieu. Ces activités permettent à chacun d’acquérir des outils concrets pour agir en prévention et relayer la formation au sein des paroisses.
Des engagements précis pour un avenir plus serein dans le diocèse de Cahors
Le diocèse de Cahors a mis en place plusieurs mesures essentielles :
- Une charte de bienveillance pour protéger et accompagner les fidèles.
- L’obligation de présenter un extrait de casier judiciaire. renouvelable pour tout clerc ou laïc en mission.
- Une formation initiale et continue pour tous les acteurs du diocèse.
- La création d’une cellule d’accueil et d’écoute pour les victimes.
- L’organisation d’une démarche mémorielle le 3ème vendredi de carême.
- La diffusion plus large de numéros de signalement et une meilleure visibilité du contact de la CAE sur site internet du diocèse et dans les paroisses.
Une Église en mouvement, porteuse d’espérance
En définitive, le diocèse de Cahors a réaffirmé sa volonté d’avancer avec lucidité et détermination. Ainsi, il a marqué son engagement sur le chemin de la prévention et de la reconstruction lors de cette journée de formation.
Il engage un véritable changement des habitudes, au-delà des dispositifs mis en place progressivement. Par la formation, l’écoute et l’action concrète, l’Église veut créer un espace sûr et bienveillant pour tous.
